Le 23 février 2017, EUCCAN, en partenariat avec Affaires mondiales Canada et soutenu par le Forum sur le commerce Canada-Europe (FORCCE) a organisé un séminaire déjeuner très apprécié sur les « Nouvelles opportunités offertes par l’AECG ». L’invité d’honneur était l’honorable Pierre Pettigrew, représentant de l’AECG du gouvernement canadien. Plus de 180 invités ont assisté à l’événement au Hilton Toronto.
Le public était d’humeur festive après que le Parlement européen ait approuvé l’ Accord économique et commercial global (AECG) avec le Canada le 15 février 2017. Même si les 28 États membres de l’UE doivent encore ratifier l’accord, la mise en œuvre provisoire entrera en vigueur très prochainement sans vote supplémentaire. Les parties de l’accord qui relèvent de la juridiction des États membres seront exclues pour le moment. L’honorable Pierre Pettigrew, l’envoyé de l’AECG récemment nommé par le Canada et ancien ministre du Commerce international a déclaré que la mise en œuvre provisoire suffirait à éliminer les droits de douane sur 98 pour cent des produits échangés entre les deux signataires. Avec la mise en œuvre complète, ce chiffre s’élèvera à 99 pour cent.
Le modérateur Jason Langrish, directeur général du Forum sur le commerce Canada-Europe (FORCCE), a ouvert son discours en annonçant que la Lettonie était le premier membre de l’UE à avoir ratifié l’AECG. Pour lui, l’AECG est l’accord commercial le plus progressiste au monde et avant-gardiste grâce aux valeurs partagées des deux partenaires. Le document de 1 600 pages est un accord de grande envergure qui facilite le commerce des produits et services et surtout, les investissements. De plus, l’AECG accroît la mobilité de la main-d’œuvre, lance des accords de reconnaissance mutuelle (ARM) liés à l’octroi de licences, à la certification et à l’enregistrement de titres professionnels pour les comptables, les avocats, les architectes, etc. et élimine les doubles contrôles pour divers produits informatiques, électriques et diverses machines.
Rory McAlpine, vice-président directeur, relations gouvernementales et industrielles chez Maple Leaf Foods est optimiste quant aux exportations plus fluides de viande et d’autres produits alimentaires canadiens vers l’UE. Il a rappelé au public que bien que de nombreux droits de douane de l’UE et d’obstacles à l’entrée aient disparu, d’autres demeureront. Ceux-ci incluent des obstacles liés à l’innocuité des aliments, à l’étiquetage et à l’impact sur l’environnement ainsi qu’à l’interdiction formelle de tous les produits alimentaires génétiquement modifiés (GM). De plus, les 510 millions de consommateurs de l’UE répartis dans 28 pays ont toujours des goûts différents en matière de produits en fonction de leur histoire, de leur culture, de leur religion, etc. (ce qui les distingue des 320 millions de clients américains qui partagent les mêmes préférences avec seulement de légères différences selon les régions). En outre, les exportateurs canadiens de produits alimentaires seront également confrontés aux concurrents actuels de l’UE et à d’autres concurrents qui défendent de manière agressive leur territoire. Par conséquent, les exportateurs canadiens doivent prévoir de cibler les marchés nationaux au sein de l’UE sur lesquels ils souhaiteraient entrer en premier en choisissant des stratégies et des partenaires appropriés pour garantir leur succès.
Brian Martin, vice-président, ventes et marketing, chez Kuehne + Nagel, a expliqué comment les fournisseurs de services de transport et de logistique bénéficieront de nouvelles opportunités de marché. Surtout après la récente annonce de la Maison-Blanche selon laquelle les États-Unis abandonneraient leurs négociations avec l’UE sur le projet de Partenariat transatlantique de Commerce et d’Investissement (PTCI), Martin a suggéré que le Canada, en tant que membre de l’ALENA et de l’AECG, pourrait servir de « pont » pour les produits américains entrant dans l’UE ainsi que les produits de l’UE destinés aux États-Unis. Ces marchandises transbordées doivent toujours respecter les conditions canadiennes en matière du contenu et du pays d’origine des produits concernés dans les deux sens. Le haut niveau d’expertise et d’expérience parmi les entreprises canadiennes de transport et de logistique, ainsi que l’ampleur et la capacité de leurs infrastructures routières, ferroviaires et aériennes modernes favoriseraient la fluidité de la circulation de ces produits.
Au cours de la séance de questions et réponses, le public s’est interrogé sur l’impact potentiel du Brexit sur la mise en œuvre de l’AECG. Le représentant de l’AECG, Pierre Pettigrew, a souligné que l’on ne doit pas s’attendre à de changements majeurs jusqu’à ce que la Première ministre britannique Theresa May invoque l’article 50 du traité de Lisbonne. Il s’ensuivra une période de négociation de deux ans au cours de laquelle les deux parties établiront les conditions pour le départ du Royaume-Uni.
Pour découvrir plus d’événements et en savoir plus sur l’AECG, veuillez visiter http://www.international.gc.ca/ceta